jeudi 17 août 2017

La tanche - Inge Schilperoord


Après un DEUG de psychologie et un diplôme d'éducatrice spécialisée, je me suis reconvertie dans le milieu de la librairie, sûrement une des meilleures idées que j'ai pu avoir jusqu'à présent. Ce n'est pas pour autant que j'ai perdu tout intérêt pour l'étude de la psyché humaine et c'est donc tout naturellement que je me suis lancée dans la lecture du roman D'Inge Schilperoord, journaliste et psychologue judiciaire, publié à l'occasion de cette rentrée littéraire 2017 par les éditions Belfond.

Roman évènement aux Pays-Bas, La tanche est un livre saisissant tant par son sujet que dans la manière dont il le traite. En effet, Inge Schilperoord s'intéresse ici à un sujet tabou, la pédophilie du point de vue de l'agresseur.
Jonathan, un jeune homme d'une trentaine d'années, vient de sortir de prison faute de preuves. Il est libre, libre de vivre au grand air mais également libre de tout suivi psychologique et pourtant Jonathan est bien coupable. Sans rentrer dans les détails scabreux, l'auteure fait rapidement comprendre au lecteur que le protagoniste de son histoire est en proie à des pulsions pédophiles. Et si à sa sortie de prison, il pense pouvoir se contrôler grâce au suivi dont il a bénéficié en prison et à son guide de conduite et d'exercices qu'il a emmené bien précieusement avec lui, de l'autre côté du roman, nous ne sommes pas dupes. La volonté de Jonathan de se tenir à carreaux faiblit de page en page...

C'est donc dans une tension permanente que nous embarque le roman d'Inge Schilperoord. Sans voyeurisme aucun, elle décrit à la perfection les mécanismes en jeu chez ce jeune homme que le lecteur refuse de comprendre mais peine à haïr. Un roman qui, certes, met mal à l'aise, mais un roman essentiel sur le sujet.

La tanche d'Inge Schilperoord aux éditions Belfond.

2 commentaires:

  1. Je compte bien le lire. Ce genre d'histoire dérangeante m'aide à comprendre le Monde...
    La couverture détonne. Je pensais «premier degré» et imaginais une histoire de pêcheurs!

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  2. C'est vrai que la couverture est loin d'être explicite mais il y a un vrai lien avec le roman !

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